Pour cette nouvelle exposition, Christine Chamson accueille son visiteur avec un dispositif à la fois énigmatique etefficace : celui de la double titrologie qui encadre ses dessins.Elle a choisi pour l’ensemble des œuvres exposées : « … “de ce corps fabuleux“, Le Galet, Francis Ponge ». La peintrese nourrit souvent des poètes, et en particulier de F. Ponge. Ainsi a-t-elle déjà prolongé, par ses entrelacs personnels detraits peints ou de formes gravées, les réflexions littéraires menées par cet auteur dans « Escargots », « La crevette danstous ses états » ou « La robe des choses ». « Le Galet » est le dernier poème en prose par lequel l’écrivain a clôturé sonpremier recueil poétique, publié en 1942, Le Parti pris des choses. « … de ce corps fabuleux » en est une citation. Maisla peintre a surligné son côté elliptique : tout commence par trois points de suspension, marque typographique d’unsilence.Par quel silence commence l’exposition ? Serait-ce par le silence des origines où la parole humaine (adamique) oumême divine ne nommait pas encore les choses et ne les faisait pas encore exister ? Serait-ce par une invitation à n’êtreplus qu’yeux et regard ? Quel est « ce corps fabuleux » auquel nous sommes conviés en avant-texte et que promet l’exposition ?...
